Mot du Concepteur
Les économies de nos pays en développement sont tributaires de très petites et moyennes entreprises (TPME) qui représentent environ 90% du tissu économique et participent de manière significative à la création d'emplois (Africa News Agency). Depuis quelques décennies ces pays font face à une grande mutation mondiale qui induit la redéfinition des priorités économiques et sociales dont les besoins en ressources financières sont considérables.
Cependant, nos TPME rencontrent des difficultés d’accès au financement alors qu’elles doivent disposer de ressources financières suffisantes pour développer leurs activités et s‘adapter au contexte mondial. Selon une étude réalisée par Investisseurs & Partenaires, près de 40% des PME africaines évoquent l'accès au financement comme une "contraintes majeures à la croissance". Ce déficit de financement des PME est estimé à près de 330 milliards de dollars par la Société Financière Internationale (SFI)
Dans le but d’adresser le plus efficacement possible cette problématique du déficit de financement des TPME et permettre aux TPME d’avoir accès à des crédits d’exploitation, d’investissement et même de capital-investissement afin d’apporter une réponse appropriée à la question du chômage et du pouvoir d’achat, la digitalisation est une opportunité. Elle permet de réinventer le mode de communication , entre les acteurs intéressés et concernés par la problématique du déficit de financement des TPME.
Pour ce faire, nos TPME qui ne bénéficieront certainement pas d’un plan Marshall doivent être amener à l’aide du numérique à mieux comprendre la notion de crédit qui reste le levier principal de croissance. Elles en tireront meilleur profit par l’analyse de leurs activités, des éléments de conforts exigés par les prêteurs, des sources et des types de crédits.
Gocchey, première plateforme ivoirienne d’échanges sur le crédit qui intègre un système de notation en ligne des TPME, s’attaque essentiellement à deux causes du déficit de financement des TPME que sont l’asymétrie d’information entre acteurs et la gouvernance au sein des TPME. La communication digitale va donc jouer un rôle crucial dans les années à venir non seulement en améliorant les relations entre les sources du crédit et les TPME constamment avides de ressources financières mais aussi par la promotion de la bonne gouvernance au sein des TPME afin de permettre l’éligibilité au crédit d’une proportion significative des TPME du pays.
Charles OBRAI GOHI
ECONOMISTE FINANCIER